mercredi 28 décembre 2016

Fragile









Fragile

 Le matin en ouvrant les volets on vogue dans la fragilité de la brume et du givre craquant.
Cette fin d'année est très fraîche.
 
Sur l'attente du retour des corolles roses délicatement veinées 
à bientôt sur les Carnets même si l'éphéméride bascule sur 2017 



 



  



mercredi 21 décembre 2016

En février



En février


Que se passera-t-il en plein hiver au mois de février ?

Il y a  quelques jours un Éditeur a choisi un de mes textes pour un recueil.
La surprise est agréable car l'envoi à ce concours datait de plusieurs mois. 

Bien sûr je vous tiens informés dès sa parution.

Tiens un petit rayon doré de soleil se pointe,
Excellente fin de semaine,






  

vendredi 16 décembre 2016

Spire







Spire






Dans notre voyage immobile dépasserons-nous l'escargot...








lundi 12 décembre 2016

notre Peluche


notre Peluche

Pourquoi ce nom, déjà ?

Il y a quelques vingt ans notre fille revenait du lycée avec son blouson en jean un peu gigotant. Avant de me laisser découvrir la cause du remue-ménage, elle m'arrachait le promesse de dire OUI à sa prochaine question. Calé contre le tissu tiède se pelotonnait un chaton maigre tout noir, juste sevré. En quelques semaines il fut méconnaissable. De terne son poil devint brillant, et il traînait un bidon tout rond qui rembourra les minuscules cotes.
Peluche 1er fit donc une entrée remarquée dans notre foyer. Boudé par l'ancêtre féline il rejeta toute son affection sur les membres de la famille.

Aujourd'hui il y a encore des chats qui nous adoptent. Avons-nous une tête à chat ?

L'autre jour, mon mari travaille vers la terrasse. Soudain il est troublé par un appel désespéré, il pense entendre pleurer un bébé. Sur un muret il y a bien un bébé, mais c'est un chat. Minuscule, maigre avec les cotes dessinées sous le poil noir. la petite bête tient dans sa main, et tremble irrépressiblement. 
J'accours, je le berce  et lui prépare une pâtée spéciale pour chaton. Alors on entend la plus jolie chanson dans le monde des chats : un ronron sonore, qui le reprend dès qu'il nous voit.
Lui aussi à pris de la bedaine, il joue comme un petit fou, et frotte son nez mignon sur le nôtre.

La grande différence c'est que ce Peluche 2nd n'a pas une étoile blanche sur la poitrine, mais un plumet discret de cinq à six poils. 

Nous lui souhaitons autant de bonheur partagé que son prédécesseur !  











Peluche





Notre dernière trouvaille que vaille... 
vous en saurez un peu plus sur la note à le volée


vendredi 9 décembre 2016

Le cèdre bleu 4ème partie & fin

Le cèdre bleu 


Piquets, bêches et motoculteur –là nous n’étions pas raisonnables- enfin mini-pelleteuse puis livraison d’une toupie de béton ; vous avez deviné nous construisons une piscine. Une vraie, filtrée et chauffée. Pour respecter notre jardin nous le jouons à l’américaine : pas de chlore mais de l’oxygène actif. Nous pouvons prendre de cette eau pour arroser les plantes quand la pluie à fait monter le niveau trop haut.
Et la cerise sur le gâteau : notre petit seigneur ne perd pas sa livrée, donc il ne pourrit pas le bassin lors des ébats joyeux. Alors il nous offre son parfum et son ombre légère aux beaux jours.
Demandez aux propriétaires de feuillus. Si la place manque pour s’éloigner du bassin il faut très souvent nettoyer et filtrer.
Je n’avais pas imaginé cela lors de sa plantation. Mais le matin quand il fait beau nous pouvons presque toucher une grande branche qui frôle la fenêtre de notre chambre.
Mais si le bel arbre grandit, nos enfants aussi.
Nous devons quitter notre coin de jardin pour une maison plus grande.
Je suis émue de laisser le beau cèdre élancé. Jamais nous n’appuierons une échelle contre son tronc pour aider à lier les planches de sa cabane : notre petit dernier ne réalisera pas son rêve.
Nous avons fait un tour d’adieu. Les propriétaires suivants admirent la belle livrée du résineux bleuté, nous l’avons laissé en de bonnes mains.
Le nouveau domicile est au milieu d’un petit parc, les cimes sont nombreuses et variées.
Je n’avais jamais vu un hêtre pleureur. Il est magnifique et nous abrite sous les arcs retombants de sa ramure.
Des grands peupliers ponctuent l’horizon. Nos amis savent de loin qu’ils s’approchent de notre foyer. Les trois flammes vertes signalent notre colline.
Il y a des pruniers généreux en reine-claude craquantes de soleil.
Un cerisier géant attire les enfants et les merles.
Mais, même en fouillant soigneusement dans les recoins, je ne vois pas l’ombre du début de la pousse d’un cèdre.
Alors, un jour nous poussons notre excursion jusqu’à notre ancienne maison.
Nous n’y sommes pas venus depuis plusieurs années.
Sûr, le cœur bat un peu trop fort en y allant. La grande tempête est passée sur le pays. A-t-elle épargné notre résineux ?
Et de loin, avant même de quitter la route nationale une haute silhouette marque notre ancien territoire. Il est majestueux maintenant le bébé qui tenait dans la main,  il aspire à toucher les cieux dirait-on.
Il est immuable, alors que notre maisonnette elle, a bien changé.
Les nouveaux propriétaires ont pris soin du cèdre bleu.
La gent ailée fréquente assidûment le jardin.
Sur la pointe des pieds nous repartons avec un sentiment ambigu.
Heureux de voir le temps assurer notre plantation ; mais aussi avec la sensation qu’un bout de notre cœur est resté dans la terre beauceronne.
Le cœur est-il un organe apte à se régénérer ?
****
Je n’ai pas complètement été privée de cèdre les dernières années.
Depuis des années j’avais adopté son huile essentielle pour sa compagnie bienfaisante dans les armoires. L’odeur est vraiment délicieuse à nos sens, et elle est répulsive pour les mites gourmandes. Alors j’en fais toujours usage, généreusement. Je n’hésite pas à imiter nos ancêtres dans leurs gestes sages.
Et au fil du temps la maison se vide des enfants.
C’est encore un autre déménagement qui bouleverse la vie de notre famille.
Sous la neige nous visitons une fermette au terrain tarabiscoté qui entoure les bâtiments. Il est Impossible de visiter les lieux extérieurs. Nous reviendrons quand le soleil montrera le bout du nez.
Voilà, nous commençons à faire le tour des propriétaires. Dans une petite étable en pierre avec l’auge intacte, nous faisons une heureuse découverte : sur le rebord d’une ouverture étroite comme une meurtrière j’aperçois un objet sans âge. En secouant la poussière antique on voit de l’émail blanc fileté de bleu rustique. Un petit bougeoir oublié attendait de revoir la lumière. Il rejoindra la cuillère à lait du même style dans un autre coin de la ferme.
Devant la maison il y a une corbeille vigoureuse de mille-pertuis. Et une profusion de rosiers anciens, merveilleusement odorants.
Derrière enfin je peux visiter le reste du jardin.
J’ai une  émotion incroyable au détour du chemin.
Le seigneur du lieu est un magnifique cèdre bleu rempli de fruits en cônes si doux.
C’est le grand frère de celui que nous avons légué avec notre première maisonnette.
Les pépiements sont joyeux et innombrables : merles, mésanges noires, bleues, pinsons, chardonnerets, tourterelles…
Il s’étend avec générosité pour abriter tout un monde varié. Nous verrons aussi des hérissons en pleine forme, les escargots n’ont qu’à bien se tenir.
En dernière aventure, il nous consolera étrangement.
Des gens mesquins sans amour du végétal nous contraignent -sous menace d’un procès- à un élagage mortel  pour de beaux  trentenaires.  Comment ne pas souffrir avec cette loi antique et anti-écologique invoquant l’ombre portée sur le jardin du voisin ?
Le seigneur saura nous mettre du baume après ce massacre.
À genoux  au pied  de notre beau cèdre nous découvrons qu’il abrite une pépinière généreuse de dizaines de petits arbres vigoureux.
La roue de la vie reprend ses droits. 
FIN


Merci de m'avoir suivie jusqu'au bout des douces aiguilles de mon cèdre.

N'hésitez pas à me dire si vous aussi avez un arbre marquant dans votre vie; 
ou simplement si cela vous a plu, 
à bientôt









vendredi 2 décembre 2016

Le cèdre bleu - 3ème partie

Le cèdre bleu

On n’emmaillote pas un résineux, il est sensé affronter bravement les intempéries.
Quand il a reçu sa première neige, j’avais le cœur battant. Il me semblait si tendre et fragile.
Mais il était debout et droit, fort joliment décoré par des poignées de blancs cristaux égarés sur ses branchettes. Il parait que c’est un manteau protecteur contre la froidure nocturne. Bref, nettoyé de frais il n’avait jamais été aussi beau qu’au printemps naissant qui suivit.
C’est un exercice apaisant. Rassurant même, d’imaginer la grosse racine pivot qui le maintient enfin  bien droit; et de deviner les radicelles qui fouillent et s’installent alentours.
  Nous avons enfin la certitude qu’il n’est pas malade et qu’il apprécie notre bout de jardin. Suis-je trop imaginative ? Je suis persuadée qu’il ressent notre affection : le rituel de sa visite est imprimé dans l’esprit des quatre membres de la famille.
 Il a passé l’âge du piquet signalétique.
Oui celui que l’on place en tremblant un peu car le conducteur de la tondeuse a parfois la tête ailleurs, et pas toujours les yeux au ras du sol enherbé.
Notre petit dernier s’émerveille : il a vu la plantation du gracile conifère, qu’il aurait pu briser par mégarde sous sa sandale en jouant. Et maintenant ils luttent tous deux pour se dépasser de plusieurs centimètres.
Une autre étape marquante, à mon sens est la venue d’un premier oiseau sur l’arbre. J’ai vu la branchette réagir et pencher légèrement quand le pinson s’est perché. On ressent un instant de bonheur lors de cette  complicité naturelle.
En effet il y a plusieurs années en arrivant nous avions planté nos frontières dans un bout de champ de céréales. L’air était parfumé par les récoltes de blé, le tapis vert incitait à jouer moelleusement, mais il manquait quelque chose : aucun chanteur emplumé n’avait trouvé de refuge dans ce terrain désespérément plat.
C’est pourtant la trace humaine souhaitable entre toutes : planter un arbre qui abritera les oiseaux et nos rêves. Alors on sent le cycle de la nature en boucle harmonieuse quand l’écorce s’est approchée de  la plume.  Notre cèdre avait donc sifflé silencieusement le rassemblement des mésanges et pinsons. Il s’est trouvé adopté par la faune qui avait fui le désert.  
Les chants matinaux sont de tous les plus beaux.
Nous étions quatre à notre arrivée, nous grimpons à cinq en pleine adolescence du cèdre.
Bébé brinquebalant aime le jardin et promène ses fossettes autour du cèdre. Voit-il en lui le futur seigneur du jardin ? Il n’a pas tort.
Déjà, il ne pourra jamais comme son frère lutter avec sa croissance. Mais il est entreprenant. Levant la tête il déclare, assez jeune, qu’il va cohabiter avec l’arbre. C’est à peine s’il accepte notre proposition de l’aider. Il va attendre de prendre assez de force pour se construire une petite cabane. Avec une patience rare à son âge il guette la croissante des branches pour faire un abri solide, et bien conçu.
Mais nous l’aidons aussi à endurer le poids des années passant trop lentement à son gré.  
****