partie 2 & fin
Où en
étais-je avant qu’on m’appelle à l’aide ?
Oui,
nous parlions de mon ami trop sentimental, Superman.
Il me
dit qu’il veut ménager ma modestie en ne parlant pas de moi, je pense plutôt
qu’il craint la jalousie de sa chère et tendre. Quelle cruche celle-là !
Pas fichue de distinguer une orange bien mûre dans un tas de citron vert.
Et voilà, je parle encore de nourriture, ça va
me donner faim, et mon costume va encore craquer. Ça manque d’élégance pour une
super héroïne. Je tiens au féminin du mot, héroïne j’y ai droit, même si
certain ricanent. Ils prétendent que je
porte bien le nom car je dois me shooter pour faire parfois les choses à
l’envers.
D’abord,
je ne me drogue pas, jamais ; et quand je fais rouler un train dans le
mauvais sens c’est parfois à cause du soleil, qui m’éblouit. Et vous le remarquez,
je rattrape bien mes petites erreurs, car jamais les journaux n’ont eu le temps
d’en faire de gros titres. Nous pouvons vous et moi l’attester, n’est-ce pas ?
Alors
vous commencez à comprendre que mes copains les héros ne sont pas si super que
ça. Ils savent tourner leurs autres compagnons en dérision, et ils cachent
l’aide qu’ils reçoivent…
Juste
une petite devinette encore : qui a été capable, croyez-vous de faire
poser l’avion en panne, et en douceur en plus ? Qui ? Sans vouloir me
vanter je suis fière d’avoir presque réussi à sauver aussi la carlingue.
J’aurais
apprécié juste un petit titre « Sweep efficace » par exemple.
M’avez-vous
remarquée à la remise des récompenses ? Une fois encore j’ai été ignorée,
oubliée.
Sans
vouloir me donner trop d’importance je vais vous faire une confidence. Dès que
je pars en vacances interstellaires pour me refaire des forces neuves, il
arrive des catastrophes incroyables. La preuve ? Lors du dernier
tremblement de terre totalement imprévu par les sismologues, j’étais partie.
Ma
plus belle intervention, voulez-vous que je la raconte ? Personnellement je
pense qu’il s’agit de celle-ci. L’aventure du tout petit garçon, un bébé que
j’ai sauvé en le rattrapant dans le creux de ma main. Il allait périr noyé, je
l’ai doucement déposé sur un léger radeau improvisé, et j’ai veillé à diriger
les sauveteurs vers lui. Les journaux, les dirigeants, tout le monde a crié au
miracle.
Et ce
n’est pas un bébé d’à peine six mois qui pouvait raconter comment il avait
survécu. Mais il m’a regardé avec un beau sourire, et si vous interrogez ceux
qui l’ont recueilli, il ne savait dire qu’un seul mot, il babillait en
répétant : « Sweep ».
FIN
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