Le cousin de Mathilde
Les deux hommes de mémoire font le tour
des foyers éparpillés de leur famille d’émigrés.
—
Il se
fait tard, demain, tu ne rateras pas TON rendez-vous, je m’y engage, même la
drache ne nous en détournera pas. Viens voir ta chambre en attendant.
Il ouvre la porte pour que le cousin de
Mathilde pose son sac de voyage.
—
Tu
m’accueilles comme un prince. Mais… qu’est-ce que cette lumerotte ? Je ne
suis pas un loupiot qui a peur du noir, pas besoin de veilleuse. Oui, il est
tard mais tu peux aller chez le dépanneur, demande une bonne ampoule, hein pas
une chandelle.
On dit le normand peu causeux, mais il ne
comprend pas, et il l’avoue à son parent.
Autour de la table du dîner, le cousin de
Mathilde explique.
—
Alors,
dans ton pays il n’y a pas de dépanneur ; mais non malheureux ce n’est pas
pour l’automobile ! Dans sa petite boutique tu peux trouver ton bonheur,
et il est couche-tard pour te servir. C’est pour tout, absolument tout !
—
Ton
cousin arrive, ton frigo est vide, tu peux faire la fête grâce au dépanneur.
Une soirée en amoureux pour le plaisir,
impromptue, tu ne vas pas la rater avec le dépanneur.
Tu ne seras pas dans le noir, grâce au
dépanneur même avec une cervelle de moineau : pile, ampoule, chandelle.
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