L'Ancêtre
Blasé, peut-être mais attentif. Car la survie en ville est plus problématique que dans la forêt. Il y a trop de sauvagerie.
Un garçon arrogant en visite à la Tour se moque :
—Tant d’années allouées à la vie d’un triste animal, c’est stupide. Le garçon périt avant d’avoir de la barbe.
On doit respecter les corbeaux de la Tour, et plus encore celui qui est noirci sous le harnais.
L’Ancêtre est un sage, alrs il mérite sûrement son demi-siècle de vie.
Que se passe-t-il à côté les femelles sont intenables, pourquoi faut-il batailler pour obtenir le silence ? Le brouhaha baisse, ils voient l’Ancêtre s’approcher. Son bec est généreux pour distribuer les coups. Et redoutablement fort. La cause de ce tapage ? Un petit s’est égaré, sa mère ne l’encourage pas, elle l’affole plutôt. L’Ancêtre ramène le calme, les femelles expérimentées sont rondement sollicitées pour éduquer les plus novices.
Obligé de se déplacer pour une broutille, si encore le corbillot était en danger…
Il se rappelle le jour terrible où un lévrier avait dans la gueule un tout jeune à peine sorti du nid. Ce jour-là il perdait quelques plumes mais avait acquis le respect de toutes les générations du groupe. — Arrêtez de crailler ! Et ne baillez pas aux corneilles.
Regardez notre stature, notre livrée de jais, nous croassons, mais pas pour rien.
Nous sommes les seigneurs de ces lieux.
...
Je ne connais pas personnellement les corbeaux londoniens; mais ceux que je croise sur le bord des routes semblent aussi fiers et sûrs d'eux que l'Ancêtre, s'éloignant à peine lorsqu'une voiture passe, pour vite reprendre LEUR place dès que le danger est écarté.
RépondreSupprimerCeux de la Tour sont impressionnants, grands de taille et de bec. Perchés sur les panneaux de pelouse interdite -aux humains seuls- ils nous regardent sans aucune sympathie.
RépondreSupprimerDemain la suite de l'Ancêtre...